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Diese Medienmitteilung wird nur auf Französisch versandt. Die deutsche Übersetzung folgt
im Verlauf der kommenden Woche.
Communiqué de presse
Commentaire sur «Fratelli tutti» - Encyclique du Pape
François<http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20201003_enciclica-fratelli-tutti.html>
Fratelli tutti ou l’encyclique d’un appel universel au dialogue par respect pour la
dignité de tout être humain
Une chanson parmi les citations en tout genre...
Citant de manière surprenante une chanson de l’auteur-compositeur brésilien Vinicius de
Morales, avec renvoi en note à son disque de 1962 (au no 215), ainsi que le cinéaste Wim
Wenders (no 203), le théologien Karl Rahner (no 88), beaucoup saint Thomas d’Aquin, des
philosophes reconnus tels un Gabriel Marcel (no 87) ou Paul Ricoeur (no 102) ou même le
controversé Georg Simmel (no 150), le futur pape Karol Wojtyla (no 88) encore jeune évêque
dans son ouvrage « Amour et Responsabilité », mais aussi un maître de spiritualité tel
René Voillaume (no 193), le Pape aime surtout se référer aux Saintes Écritures, à ses
prédécesseurs, aux conférences épiscopales du monde entier, à ses propres écrits ou
interviews, et en particulier à son ami le grand imam de l’université d’Al Azhar Ahmad
Al-Tayyeb, avec il a signé le « document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale
et la coexistence commune » à Abou Dabi en février 2019. Le Pape conclut d’ailleurs ses
réflexions en reprenant leur appel commun.
Mais le Pape dit aussi sa redevance à Martin Luther King, Desmond Tutu, Gandhi, et en
particulier Frère Charles de Foucauld qui inspire la prière proposée en conclusion de
l’encyclique.
On peut remarquer que trop rares sont les femmes citées, même si leur cause est abordée :
« tout comme il est inacceptable qu’une personne ait moins de droits parce qu’elle est une
femme, il est de même inacceptable que le lieu de naissance ou de résidence implique à lui
seul qu’on ait moins de possibilités d’une vie digne et de développement » (no 121).
Comme un voyage aux sources et ressources chrétiennes du document interreligieux de Abou
Dabi
On a vraiment l’impression que le Pape François veut donner le fondement ou la consistance
chrétienne des déclarations du document précité d’Abou Dabi mais aussi souligner encore
l’aspect social de son encyclique précédente sur les enjeux écologiques, Laudato Sì.
Saint François d’Assise et la parabole du Bon Samaritain analysée en profondeur, donnent
le ton, en rappelant au passage que “nous avons tous quelque chose d’un homme blessé,
quelque chose d’un brigand, quelque chose de ceux qui passent outre et quelque chose du
bon Samaritain » (no 69). Et de rappeler en passant que Jésus lui-même avait été conspué
de « samaritain »... (selon Jean 8,48, no 83). Mais le souci du Pape pour une juste
compréhension de l’apport chrétien aux problèmes de l’humanité se voit notamment dans les
passages sur « le conflit inévitable, les luttes légitimes et le pardon, la vrai
victoire, la mémoire » (nos 237-254). Il est question du pardon qui ne quitte pas la
justice mais sort de la haine. Puis aux numéros 255-270 sont analysés et rejetées les deux
façons « d’éliminer l’autre », celle qui concerne les pays, la guerre, et celle qui
concerne les personnes, la peine de mort. Des pages très complètes d’une profondeur
remarquable. Il y est même répété, puisque le Pape se cite lui-même: “la prison à
perpétuité est une peine de mort cachée » (no 268). Il y va de l’inaliénable dignité de
tout être humain. Point. Mais justement un « point », qui dans l’esprit de l’encyclique,
pour convaincre, doit rester ouvert au dialogue!
Un examen de conscience pandémique
Cette encyclique est un appel aussi passionné que raisonné lancé à tous les hommes « de
bonne volonté, quelles que soient leurs convictions religieuses » (no 56), à tous les
peuples, à toutes les institutions et gouvernements, en faveur d’un authentique souci
post-pandémique de changement radical pour un respect actif et universel des plus petits,
des plus pauvres, des plus exposés aux dangers, dont la dignité ne saurait souffrir aucune
exception. « Si la disparition de certaines espèces nous préoccupe, nous devrions nous
inquiéter du fait qu’il y a partout des personnes et des peuples qui n’exploitent pas leur
potentiel ni leur beauté, à cause de la pauvreté ou d’autres limites structurelles, car
cela finit par nous appauvrir tous. » (no 137)
Le Pape constate crûment que nous sommes « analphabètes en ce qui concerne
l’accompagnement, l’assurance et le soutien aux plus fragiles et aux plus faibles de nos
sociétés développées » (no 64).
Le Saint-Père y décrit ainsi le racisme comme un virus de la pire espèce « qui mute
facilement et qui, au lieu de disparaître, se dissimule, étant toujours à l’affût. » (no
97), et l’individualisme radical comme « le virus le plus difficile à vaincre ». (no 105)
L’amour par le dialogue, seule réponse à tous les maux
L’amour est présenté comme le seul fondement solide, non seulement entre personnes, mais
aussi entre cultures, religions et nations: « nous avons été créés pour une plénitude qui
n’est atteinte que dans l’amour » (no 68). Tout ce qui ne serait qu’un accord ou compromis
dont chacun tire profit, reste fragile. Et même les vertus, « sans la charité,
n’accomplissent pas strictement les commandements comme Dieu les entend »! (no 91). Car «
le plus grand danger ne réside pas dans les choses, dans les réalités matérielles, dans
les organisations, mais dans la manière dont les personnes les utilisent. » (no 64) C’est
la découverte de l’autre et de la différence qui permet de se compléter et donc de grandir
en humanité. Pour cela, le dialogue est la voie royale et certifiée!
Il ne suffit pas de croire en Dieu
Les croyants en prennent pour leur grade: « croire en Dieu et l’adorer ne garantit pas de
vivre selon sa volonté » (no 74, voir aussi no 86). Il en donne bien des exemples, tout au
long de l’encyclique, qu’il s’agisse de comportements personnels ou collectifs ...
Ainsi, la responsabilité personnelle est aussi soulignée: « tout attendre de nos
gouvernants serait puéril » (no 79)! Ainsi « si quelqu’un a de l’eau en quantité
surabondante et malgré cela la préserve en pensant à l’humanité, c’est qu’il a atteint un
haut niveau moral qui lui permet de se transcender lui-même ainsi que son groupe
d’appartenance ». (no 117)
Mais surtout, à la fin de l’encyclique, le Pape rappelle qu’évincer Dieu c’est livrer
l’homme aux idoles. (nos 271-284).
La fraternité en humanité ou le socle sur lequel s’appuyer
Si saint François s’est bien adressé à ses frères en religion en leur disant “tous frères”
(le titre de l’encyclique est donc resté en toute langue en italien), et si le saint
d’Assise s’est comporté envers toute femme et tout homme en frère, jusqu’auprès d’un
sultan en Egypte, cela remonte bien sûr à Jésus, nous dit le pape homonyme; car en
Matthieu 23,8 Jésus dit bien: « vous êtes tous des frères et soeurs”. (no 95). Autrement
dit: vous n’y pouvez rien, c’est ainsi. C’est le fondement même de l’amitié sociale, le
fondement de cette humanité qui nous est si commune. La revendication incontournable de
mêmes droits pour tout être humain « découle du seul fait de posséder la dignité humaine
inaliénable » (no 127). Au point d’appeler « à renoncer à l’usage discriminatoire du terme
minorités » (no 131) et à agir plutôt avec et à l’écoute des autres, et notamment des
pauvres, que pour eux (no 169). Être tous frères et soeurs est pour ainsi dire la plus
belle des fatalités, occasion providentielle de découvrir le bonheur d’aimer et d’être
aimé! C’est ce sentiment fondamental d’appartenance à une même famille (no 230) qui ouvre
au sens du bien commun. En plus, rien de ce qui est fait par amour ne sera perdu! (no 195)
Fratelli tutti? Un appel qui est mise en garde et prière
Le Pape lance bien cet avertissement : « ou bien nous nous sauvons tous ou bien personne
ne se sauve » (no 137)!
Mais il conclut, plein d’espérance, en prière, en nous en offrant une version
interreligieuse et l’autre chrétienne.
+ Alain de Raemy
Au nom du présidium de la Conférence des évêques suisses
Fribourg, 4 octobre 2020
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