Schweizer Bischofskonferenz (SBK) - Informationsstelle
Conférence des évêques suisses (CES) Service dinformation
Conferenza dei vescovi svizzeri (CVS) Servizio informazioni
Av. du Moléson 21, CP 122, CH - 1706 Fribourg, I :
http://www.kath.ch/sbk-ces-cvs
T : ++41/(0)26/322.47.94, F : ++41/(0)26/322.47.95, E : sbk-ces(a)gmx.ch
Logo CES
Ne pas répondre à cet e-mail, svp ! Bitte dieses E-Mail nicht
beantworten! Pf, non rispondere a questa e-mail !
Pour plus d'informations, für weitere Informationen, per ulteriori
informazioni : <mailto:sbk-ces@gmx.ch> sbk-ces(a)gmx.ch
_____
Projet de nouvelle loi sur les stupéfiants
Madame, Monsieur, chers collègues,
Je me permets de vous signaler la prise de position du Présidium de la
Conférence des évêques suisses (CES) concernant le projet de nouvelle
loi sur les stupéfiants, qui sera discuté ces jours au Conseil national.
Ce texte a été envoyé aux conseillers nationaux au mois de juin dernier.
Vous le trouvez ci-dessous.
Avec mes meilleures salutations.
-----
Marc Aellen
Secrétaire général adjoint et attaché de presse
Mobile: +41 (0)79 446 39 36 - eMail: <mailto:marc.aellen@cath.ch>
marc.aellen(a)cath.ch
_____
Prise de position du présidium de la CES
Madame la Conseillère nationale,
Monsieur le Conseiller national,
Vous allez débattre, au cours de la session du Conseil national, de la
nouvelle loi sur les stupéfiants. Après avoir pris connaissance de ce
projet de loi, soumis à votation sous forme dun paquet de nouvelles
mesures, le présidium de la Conférence des évêques suisses (CES)
souhaite apporter les réflexions suivantes :
1. Il est clair, pour le présidium de la CES, que la question du
cannabis doit être bien distinguée de la problématique des stupéfiants
dans son ensemble, surtout en ce qui concerne les drogues dures telles
quelles sont mentionnées dans le projet de modification de la loi. Dans
le contexte lié à la légalisation du canna-bis, il est souvent fait
référence à lalcoolisme. Les évêques sont bien conscients que labus
dalcool constitue une dépendance aussi forte que la consommation de
cannabis. Une forme de dépendance ne peut toutefois en masquer une autre
et il revient à lÉtat de formuler les lois de façon à ne pas favoriser
de telles formes de dépendance.
2. LÉtat remplit sa tâche quand, par le biais dune législation
adéquate, il laisse les espaces de liberté indispensables ou, au
contraire, fixe des limites si néces-saire. Concernant le nouveau paquet
législatif sur les stupéfiants, force est de constater quen
affaiblissant la loi, lÉtat ne remplit plus ses obligations.
3. Dans ce cadre, il y a lieu de rappeler que si la Suisse adopte
la nouvelle loi sur les stupéfiants, elle ira à lencontre de la
Convention internationale de lOrgane de contrôle des stupéfiants de
lONU signée en 1961. De plus, si un pays légalise différentes formes de
stupéfiants, le contrôle international de ces stupéfiants est de fait
sapé dans les autres pays.
4. Dans le projet de modification de la législation, le but et la
réelle volonté datteindre une abstinence nest plus visible. Il faut en
tirer la conclusion que le législateur a laissé tomber, parmi ses
objectifs, celui de labstinence. Cest incompréhensible.
5. Dans ce projet de modification de la loi, le principe des quatre
piliers nest plus favorisé, contrairement à ce que prétendent certains,
mais plutôt considérablement affaibli, dans la mesure où dune part lon
renonce délibérément au pilier répressif et dautre part le soutien et
lappui auxquels ont droit les toxicomanes très dépendants sont réduits
à une « aide sociale à la survie »; de ce fait, les structures sociales
de notre pays subiront à long terme une charge financière extrêmement
lourde. Une telle surcharge structurelle et financière pourrait avoir
des conséquences désastreuses, particulièrement pour les toxicomanes les
plus gravement touchés.
6. Le problème de la dépendance à vie des toxicomanes ne semble pas
avoir été suffisamment réfléchi et pris au sérieux. Une société
peut-elle vraiment se fixer pour objectif de laisser les personnes
droguées pendant des années dans un état de dépendance extrême et ainsi
charger nos institutions sociales ? Tout au contraire, lon pourrait
promouvoir de sérieux programmes dabstinence pour tous ceux qui ont
encore la volonté de sen sortir, en leur donnant ainsi de nou-velles
perspectives de vie et davenir. Ceci serait par ailleurs bien moins
oné-reux pour les institutions sociales et la société dans son ensemble.
Sur la base de ces réflexions, le présidium de la CES fait part de ses
grandes réserves par rapport à la révision de la loi sur les
stupéfiants, aussi bien sous langle des tâches légales incombant à
lÉtat que des conséquences sociales pour notre pays.
Madame la Conseillère nationale, Monsieur le Conseiller national, nous
vous serions re-connaissants de bien vouloir tenir compte des réflexions
ci-dessus dans votre débat et vous souhaitons force et bénédiction pour
votre éminent travail.
Fribourg, le 13 juin 2003
Pour le Présidium de la Conférence des évêques suisses :
Abbé Agnell Rickenmann
Secrétaire général de la CES