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Projet de
nouvelle loi sur les stupéfiants
Madame, Monsieur,
chers collègues,
Je me permets de
vous signaler la prise de position du Présidium de la Conférence des évêques
suisses (CES) concernant le projet de nouvelle loi sur les stupéfiants, qui sera
discuté ces jours au Conseil national. Ce texte a été envoyé aux conseillers
nationaux au mois de juin dernier. Vous le trouvez ci-dessous.
Avec mes
meilleures salutations.
-----
Marc
Aellen
Secrétaire général adjoint et attaché de presse
Mobile: +41 (0)79
446 39 36 - eMail: marc.aellen@cath.ch
Prise de position du présidium de la
CES
Madame la Conseillère nationale,
Monsieur
le Conseiller national,
Vous allez débattre, au cours de la session du
Conseil national, de la nouvelle loi sur les stupéfiants. Après avoir pris
connaissance de ce projet de loi, soumis à votation sous forme d’un paquet de
nouvelles mesures, le présidium de la Conférence des évêques suisses (CES)
souhaite apporter les réflexions suivantes :
- Il est clair, pour le présidium de la CES,
que la question du cannabis doit être bien distinguée de la problématique des
stupéfiants dans son ensemble, surtout en ce qui concerne les drogues dures
telles qu’elles sont mentionnées dans le projet de modification de la loi.
Dans le contexte lié à la légalisation du canna-bis, il est souvent fait
référence à l’alcoolisme. Les évêques sont bien conscients que l’abus d’alcool
constitue une dépendance aussi forte que la consommation de cannabis. Une
forme de dépendance ne peut toutefois en masquer une autre et il revient à
l’État de formuler les lois de façon à ne pas favoriser de telles formes de
dépendance.
- L’État remplit sa tâche quand, par le biais
d’une législation adéquate, il laisse les espaces de liberté indispensables
ou, au contraire, fixe des limites si néces-saire. Concernant le nouveau
paquet législatif sur les stupéfiants, force est de constater qu’en
affaiblissant la loi, l’État ne remplit plus ses obligations.
- Dans ce cadre, il y a lieu de rappeler que
si la Suisse adopte la nouvelle loi sur les stupéfiants, elle ira à
l’encontre de la Convention internationale de l’Organe de contrôle des
stupéfiants de l’ONU signée en 1961. De plus, si un pays légalise
différentes formes de stupéfiants, le contrôle international de ces
stupéfiants est de fait sapé dans les autres pays.
- Dans le projet de modification de la
législation, le but et la réelle volonté d’atteindre une abstinence n’est
plus visible. Il faut en tirer la conclusion que le législateur a laissé
tomber, parmi ses objectifs, celui de l’abstinence. C’est
incompréhensible.
- Dans ce projet de modification de la loi,
le principe des quatre piliers n’est plus favorisé, contrairement à ce
que prétendent certains, mais plutôt considérablement affaibli, dans la
mesure où d’une part l’on renonce délibérément au pilier répressif et
d’autre part le soutien et l’appui auxquels ont droit les toxicomanes très
dépendants sont réduits à une « aide sociale à la survie »; de ce fait, les
structures sociales de notre pays subiront à long terme une charge
financière extrêmement lourde. Une telle surcharge structurelle et
financière pourrait avoir des conséquences désastreuses, particulièrement pour
les toxicomanes les plus gravement touchés.
- Le problème de la dépendance à vie
des toxicomanes ne semble pas avoir été suffisamment réfléchi et pris au
sérieux. Une société peut-elle vraiment se fixer pour objectif de laisser
les personnes droguées pendant des années dans un état de dépendance extrême
et ainsi charger nos institutions sociales ? Tout au contraire, l’on pourrait
promouvoir de sérieux programmes d’abstinence pour tous ceux qui ont encore la
volonté de s’en sortir, en leur donnant ainsi de nou-velles perspectives de
vie et d’avenir. Ceci serait par ailleurs bien moins oné-reux pour les
institutions sociales et la société dans son ensemble.
Sur la base de ces réflexions, le présidium
de la CES fait part de ses grandes réserves par rapport à la révision de la loi
sur les stupéfiants, aussi bien sous l’angle des tâches légales incombant à
l’État que des conséquences sociales pour notre pays.
Madame la
Conseillère nationale, Monsieur le Conseiller national, nous vous serions
re-connaissants de bien vouloir tenir compte des réflexions ci-dessus dans votre
débat et vous souhaitons force et bénédiction pour votre éminent
travail.
Fribourg, le 13 juin 2003
Pour le Présidium de la
Conférence des évêques suisses :
Abbé Agnell Rickenmann
Secrétaire
général de la CES