Schweizer Bischofskonferenz (SBK) -Informationsstelle
Conférence des évêques suisses(CES) Service dinformation
Conferenzadei vescovi svizzeri (CVS) Servizio informazioni
Rue des Alpes 6, CP 278, CH -1701 Fribourg, I :
http://www.sbk-ces-cvs.ch
T :++41/(0)26/510.15.15, F : ++41/(0)26/510.15.16, E :
info(a)conferencedeseveques.ch
Ne pas répondre à cet e-mail, svp ! Bitte dieses E-Mail nicht beantworten!
Pf, non rispondere a questa e-mail !
Pour plus d'informations, für weitere Informationen, per ulteriori
informazioni : <mailto:sbk-ces@gmx.ch> sbk-ces(a)gmx.ch
_____
Communiqué de presse
Initiative sur le renvoi et contre-projet: les lois en vigueurs suffisent
Au vu de la prochaine votation sur linitiative populaire fédérale « Pour le
renvoi des étrangers criminels» et le contre-projet parlementaire, la
Conférence des évêques suisses (CES) est convaincue que les lois
actuellement en vigueur suffisent pour renvoyer de Suisse les délinquants
étrangers qui ont commis des crimes graves. Les deux projets soumis au vote
suggèrent une nécessité juridique qui nexiste pas.
Les lois en vigueur permettent déjà aux autorités dexpulser hors de Suisse
tout délinquant étranger. Ainsi linitiative et le contre-projet ne font
aucun sens au niveau juridique. Ils sont les signes dune «politique du
symbole» qui esquive les questions juridiques et étatiques essentielles et
difficiles à résoudre. Comment pouvons-nous améliorer la cohabitation des
Suisses et des étrangers ? Quels devoirs incombent à lEtat, à la société et
aux immigrants en vue dune intégration réussie ? Quentendons-nous par
intégration et quest-ce qui constitue notre identité suisse ?
Quiconque évite ces questions importantes par des artifices juridiques non
seulement ny répond pas, mais instaure en Suisse un climat qui nuit à
lensemble des étrangers et contribue, dans la problématique de la
criminalité des étrangers, à lenracinement de préjugés malsains.
De l'avis des experts juridiques de la CES, lacceptation de linitiative
sur le renvoi engendrera des problèmes supplémentaires au niveau de
léthique et du droit international public. Car en principe l'expulsion est
décrétée sans considération de la situation dans le pays dorigine ni des
conditions de vie en Suisse, ce qui conduirait nécessairement à des
décisions dexpulsion injustifiable sur le plan éthique et contraire aux
droits fondamentaux. Aussi linitiative doit-elle clairement être refusée.
Le contre-projet quant à lui nest pas nécessaire car, dans les faits, il ne
changerait quasiment rien à la situation juridique actuelle. Il correspond
en grande partie à la pratique en cours. Contrairement à ce que suggèrerait
lacceptation du contre-projet, il existe déjà suffisamment de mesures pour
renvoyer les étrangers condamnés. Le contre-projet ne peut donc pas non plus
être recommandé. Au cas où, lors de la votation, les deux projets récoltent
une majorité de voix, le contre-projet est à privilégier dans la question
subsidiaire.
Pour les questions sociales et juridiques, la CES se fait conseiller par sa
Commission dexperts Justice et Paix. Un argumentaire détaillé des experts
est à disposition sur le site de la Commission :
www.juspax.ch.
Le présidium de la CES
Fribourg, le 29 octobre 2010
Walter Müller
Chargé dinformation de la CES