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Aux médias
Une demi-année après l'initiative "contre l'immigration de masse" et
quelques mois avant l'autre initiative "Ecopop", l'évêque émérite de
Lugano, Pier Giacomo Grampa, nous invite à réfléchir, au nom des évêques de Suisse, sur ce
qui fait l'"identité" de notre pays, sur notre rapport à
l'"étranger" et comment nous nous y prenons avec le vivre ensemble. Et nous
met en garde face aux "étrangers invisibles", ceux qu'il faut véritablement
craindre.
Mgr Grampa nous rappelle l'"identité du peuple suisse", composé depuis
toujours de langues, confessions, cultures et traditions différentes. En Suisse, nation
"par volonté" (Willensnation), se rencontrent les cultures libérale, socialiste,
réformée, catholique, urbaine et agraire. Les valeurs chrétiennes continuent de rester
ancrées dans le peuple suisse. Mgr Grampa invite à les réactualiser: "Il faut les
interpréter, en assumer la signification profonde pour l'aujourd'hui, les
concrétiser surtout."
Cela est d'autant plus nécessaire qu'il s'agit de s'opposer à la mainmise
sur ces valeurs par des groupes hostiles aux étrangers: "A présent, ces valeurs sont
fréquemment arborées et proclamées par ceux qui souhaitent les instrumentaliser contre un
ennemi potentiel (l'autre, l'étranger, le musulman). En tant qu'Églises, nous
ne devons pas nous borner à les répéter, sans véritablement les vivre au présent. Sinon
nous risquons de provoquer un effet d’identification entre le croyant et celui qui
instrumentalise ces valeurs pour “défendre nos traditions chrétiennes”, sans pour autant
les comprendre et en relever le défi. Au final, nous aurons nombre de bons chrétiens
convaincus que la meilleure façon de défendre le christianisme est de limiter l’accès aux
étrangers, empêcher quelques-uns de leurs droits, ériger des murs et des barrières."
Après l'acceptation de l'initiative "contre l'immigration de masse",
force est de repenser notre rapport aux étrangers. C'est pourquoi Mgr Grampa nous
avertit de ne pas taxer de xénophobe tout partisan de l'initiative. Le malaise
ressenti par bien des personnes répond aussi de la situation sociale: "L’on est
arrivé au point que nos ouvriers perdent leur travail, étant remplacés par une main
d’œuvre étrangère rétribuée de façon risible. Cette honte doit être affrontée et évincée,
en fixant un salaire minimum pour les diverses branches professionnelles. Malgré le refus
net du salaire minimum lors de la dernière votation, le problème demeure aigu."
Pour Mgr Grampa, il importe de ne pas aborder la question naïvement. Il faut véritablement
prendre au sérieux les craintes exprimées par une partie de la population, car "nier
la peur revient à nier la réalité." Aux yeux de l'évêque, la manière la plus
appropriée pour s'affranchir de cette peur est de faire un pas vers l'autre:
"La règle selon laquelle il faut 'regarder dans les yeux quand on fait
l’aumône' vaut aussi pour aller à la rencontre d'une personne qu’on ne connaît
pas. Dans notre cas, l’étranger. Si la volonté de connaître l’autre prime sur d'autres
considérations, une perspective nouvelle s'ouvre devant nous."
Ceci dit, il existe pour Mgr Grampa des 'étrangers' qu'il faut craindre:
"Ce sont les étrangers 'invisibles', sans visage. Il est impossible de les
rencontrer, et cependant ils conditionnent notre vie et menacent réellement notre
coexistence. Ce sont des sociétés internationales de la finance qui court-circuitent des
pans entiers du système économique par le seul transfert de richesses, sans pour autant en
créer. Ce sont des organisations criminelles, qui recyclent de l'argent et mettent
ainsi sous leur contrôle des entreprises et des commerces; qui transfèrent les gains issus
de leurs salons de massage moyennant le marché financier." Il est vrai que ce type
d'étranger ne forme pas de queue sur l’autoroute ni ne vole dans nos maisons:
"mais il nous subjugue de façon plus pénétrante et sournoise, en nous dérobant la
conscience et la culture."
En proposant ce qui fait le propre de notre identité et de notre culture, les évêques
suisses souhaitent un heureux Premier août à tous les concitoyens et concitoyennes en
Suisse.
Mgr Grampa peut être contacté au 091 640 37 98 ou au 091 640 07 60, ou moyennant
l'adresse e-mail donmino.vescovo@gmail.com<mailto:donmino.vescovo@gmail.com>
Vous trouvez le texte intégral du message et la vidéo sous
www.eveques.ch<http://www.eveques.ch>
Mezz'anno dopo l'iniziativa "contro l'immigrazione di massa" e
qualche mese prima dell'iniziativa "Ecopop", il vescovo emerito di Lugano,
mons. Pier Giacomo Grampa, a nome dei confratelli vescovi della Svizzera, ci invita a
riflettere su quel che fa l'"identità" della Svizzera, sul rapporto che
intratteniamo con gli "stranieri" e come ci immaginiamo la convivenza nel nostro
Paese. E ci mette in guardia sugli "stranieri invisibili", che sono veramente da
temere.
Mons. Grampa rammenta l'"identità del popolo svizzero", da sempre fatta di
lingue, confessioni, culture e tradizioni diverse. In Svizzera, nazione "per
volontà" (Willensnation), convivono cultura liberale e socialista, riformata e
cattolica, urbana e agraria. I valori cristiani permangono tuttora incardinati nel popolo
svizzero. Mons. Grampa invita a riattualizzarli: "Occorre interpretarli, spiegarli
nel loro significato ma soprattutto nella loro applicazione pratica".
Ciò è tanto più necessario se vogliamo opporci alla strumentalizzazione di presunti valori
cristiani da parte di movimenti antistranieri: "Oggi questi valori sono troppo spesso
sbandierati e proclamati da chi strumentalmente vuole brandirli contro un nemico
(l'altro, lo straniero, il musulmano). Se da parte delle Chiese, della comunità
cristiana, questi valori si limitano ad essere ripetuti e non interpretati, si rischia di
creare un effetto identificativo tra il credente e coloro che usano questi valori per
“difendere le nostre tradizioni cristiane”, senza comprenderle e soprattutto senza
viverle. Avremo alla fine un sacco di buoni cristiani convinti che per difendere il
cristianesimo bisogna limitare l’accesso agli stranieri, impedire loro alcuni diritti,
costruire muri e barriere."
Dopo l'accettazione dell'iniziativa "contro l'immigrazione di
massa", gioverà ripensare il nostro rapporto con gli stranieri. Proprio per questo
mons. Grampa ci ammonisce a non tacciare di xenofobo ogni sostenitore dell'iniziativa.
Infatti, il disagio avvertito da tante persone ha radici anche sociali: "Si è giunti
al punto da privare del lavoro nostri operai, per sostituirli con mano d’opera estera
retribuita con salari risibili. Questa vergogna va combattuta ed eliminata, imponendo per
i diversi settori un salario minimo. Malgrado il suo netto rifiuto in occasione
dell'ultimo verdetto popolare, il problema rimane acuto."
Mons. Grampa esorta a non affrontare ingenuamente la questione degli stranieri. Occorre
prendere sul serio le reali paure della gente, perché "negare la paura è negare la
realtà." Per il vescovo, il modo più conseguente di superare queste paure è
l'incontro: "La regola del 'guardare negli occhi una persona' quando si
fa l’elemosina vale anche per quando si incontra una persona che non si conosce. In questo
caso lo straniero. Si apre una prospettiva diversa."
Mons. Grampa non nasconde che esistono 'stranieri' di cui dobbiamo aver paura:
"Sono gli stranieri 'invisibili', senza volto. Sono quelli impossibili da
incontrare, ma che condizionano la nostra vita e sono reali minacce alla nostra
convivenza. Sono società finanziarie internazionali che fanno crollare interi sistemi
economici solo spostando ricchezza, senza crearla. Sono i clan malavitosi che comprano a
man bassa locali e negozi, riciclando denaro attraverso società di trasferimento
internazionale o gestiscono centri di massaggio dietro i quali si pratica la
prostituzione." E' pur vero che questo tipo di 'straniero' non forma
colonne in autostrada e non ruba nelle nostre case: "ma ci conquista in modo ancor
più invadente e subdolo. Rubandoci coscienza e cultura."
Rammentando ciò che contraddistingue la nostra identità e la nostra cultura, i vescovi
svizzeri augurano a tutti i concittadini e concittadine in Svizzera un lieto 1° agosto.
Per contatti: mons. Grampa è raggiungibile allo 091 640 37 98 o 091 640 07 60 o tramite
l'indirizzo mail donmino.vescovo@gmail.com<mailto:donmino.vescovo@gmail.com>
Trovate il testo integrale del messaggio e la video su
www.ivescovi.ch<http://www.ivescovi.ch>