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Appel des Églises chrétiennes et de la Communauté juive à l’occasion du dimanche des
réfugiés et du sabbat des réfugiés des 18 et 19 juin 2016
Nouvelles fatales
« Qu’est-ce qu’un mortel pour en faire si grand cas, pour fixer sur lui ton attention ? »
(Job 7,17)
Il ne se passe pas un jour sans que l’on entende parler de réfugiés : leur détresse, les
itinéraires et les vagues de réfugiés, les camps de réfugiés, les contingents,
l’hébergement des réfugiés. Ces nouvelles ne nous surprennent plus, elles font partie de
tout bulletin d’information. Ce qui fait penser à Job, ce n’est pas l’irruption brutale de
la catastrophe, mais le déferlement de violence et de destruction qui emporte tout. Dans
les régions en guerre, il ne reste plus un mur debout. Tant la carte que les coalitions
politiques sont en constant bouleversement. Celles et ceux qui débarquent chez nous sont
les survivants du cataclysme. L’Europe est comme une maison dont les poutres commencent à
faire entendre des craquements inquiétants sous la pression de ces rescapés. Eux qui,
après avoir échoué ici, doivent essuyer un fort vent contraire.
Le cataclysme ne fait évidemment pas de distinction entre les victimes de la violence, les
personnes dans la détresse, celles qui sont persécutées, les opportunistes et les
profiteurs. Quiconque s’aviserait de définir des catégories précises devrait d’abord
relire l’histoire de Job. Il perd d’abord sa fortune : le risque économique ! Sa famille
est ensuite victime d’une tempête : le destin frappe qui il veut ! Et pour finir, son
corps est ravagé par les maladies : il en va ainsi pour beaucoup de gens !
L’ampleur des flux de réfugiés pose des problèmes énormes à l’Europe et à la Suisse. Il
n’y a pas de solution simple. Au nom de notre tradition humanitaire, nous ne pouvons pas
subordonner notre empathie pour des personnes en détresse à la reconnaissance d’un statut
légal de réfugié. Entre la compassion et l’application de critères distinctifs politiques
s’ouvre un vide béant où se reflète la fragilité de notre propre existence.
Gottfried Wilhelm Locher
Président du Conseil de la Fédération suisse des Eglises protestantes FEPS
Évêque Charles Morerod
Président de la Conférence des évêques suisses CES
Évêque Harald Rein
Église catholique-chrétienne de Suisse
Herbert Winter
Président de la Fédération suisse des communautés israélites FSCI
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Appello delle Chiese cristiane e della Comunità ebraica in occasione della Domenica dei
rifugiati e dello Shabbat dei rifugiati del 18/19 giugno 2016
Annunci funesti
«Che è mai l’uomo, che tu ne fai tanto conto e che tu poni su lui la tua mente?» (Giobbe
7,17)
Ogni giorno assistiamo a nuovi annunci funesti sulla miseria dei profughi, sulle ondate
dei profughi, sui tragitti dei profughi, sui campi profughi, sui contingenti dei profughi
e sugli alloggi dei profughi. Ormai non sorprendono più nessuno, ma hanno uno spazio fisso
in ogni notiziario. A far ricordare la storia di Giobbe non è l’improvviso sopraggiungere
della catastrofe, ma l’enorme tempesta di violenza e distruzione che porta via tutto con
sé. Nelle regioni di guerra e di conflitto nessuna pietra rimane sopra all’altra. Le
cartine geografiche subiscono cambiamenti vorticosi così come le coalizioni politiche. Chi
sopravvive alla tempesta, arriva in Europa. Le travi della casa Europa scricchiolano in
modo preoccupante al passaggio delle vittime della tempesta e anche in Europa i naufraghi
sentono soffiare sui propri visi un fortissimo vento contrario.
Ovviamente la tempesta non distingue tra vittime della violenza, bisognosi, perseguitati,
opportunisti e approfittatori. Ma chi pensa di essere in grado di fare una distinzione ben
precisa, dovrebbe prima dare un’occhiata alla storia di Giobbe. Dapprima perde il suo
ingente patrimonio: rischio economico! Poi la sua famiglia è vittima di un uragano: il
destino colpisce chiunque! E alla fine il suo corpo viene distrutto dalle malattie: capita
a tante persone!
Riguardo alle immense ondate di profughi, l’Europa e la Svizzera devono affrontare enormi
sfide. Non esistono soluzioni semplici. Per rispetto della nostra tradizione umanitaria,
non possiamo subordinare la nostra empatia per le persone bisognose al riconoscimento di
uno statuto legale di rifugiato. Tra la compassione e l’applicazione di criteri distintivi
politici si apre un vuoto nel quale si specchia la fragilità della nostra propria
esistenza.
Gottfried Wilhelm Locher
Presidente del consiglio della Federazione delle Chiese evangeliche della Svizzera
Monsignor vescovo Charles Morerod
Presidente della Conferenza dei vescovi svizzeri
Monsignor vescovo Dr Harald Rein
Chiesa cattolica cristiana svizzera
Dr Herbert Winter
Presidente della Federazione svizzera delle comunità israelitiche
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