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Message de l’Evêque de Sion pour le Dimanche des malades
1er mars 2009
(Texte biblique : Mc 1, 12-15)
« Mon enfant ! Je suis là ! »
Le dimanche des malades tombe cette année sur le 1er dimanche de Carême. En
dépit de cette coïncidence, nous pensons aujourd’hui tout particulièrement à
vous, frères et sœurs malades, âgés, handicapés et isolés. Nous sommes
présents en pensée auprès de vous, auprès de votre lit d’hôpital, dans
l’isolement de votre chambre, dans le home que vous ne pouvez plus quitter.
Aussi et surtout, nous vous accompagnons de notre prière.
L’évangéliste saint Marc rapporte que Jésus après son baptême « a été poussé
par l’Esprit dans le désert », qu’il a été « tenté par Satan » et que « les
anges le servaient ». À quoi pensons-nous, quand nous prononçons le mot «
désert » ? Tout d’abord, à une certaine insécurité et crainte devant ce qui
nous attend dans le désert. Puis, peut-être, à la chaleur du jour et à la
froideur des nuits, aux tempêtes de sable, au manque d’eau, aux oasis. Nous
pensons certainement aussi à une vie dure et pénible dans une contrée aride
et inhospitalière. Une contrée où il y a peu de vie et une rare végétation.
Nous pensons aux personnes qui souhaiteraient, comme nous, quitter le désert
le plus rapidement possible.
Et vous, frères et sœurs malades, isolés, âgés ou handicapés,
qu’entendez-vous par « désert » ? Pensez-vous peut-être à la peur que vous
avez éprouvée lorsqu’on vous a annoncé une maladie grave ? Pensez-vous à
l’incertitude qui vous habite quant aux chances de guérison ou au difficile
chemin vers la guérison ? Ou alors, sentez-vous le froid de la solitude ? La
chaleur de la déception ? La vie dure et pénible du handicap ? Peut-être que
le fait d’avoir quitté votre foyer pour la maison de retraite est pour vous
comme « une traversée du désert » ? Peut-être avez-vous même éprouvé la
tentation du découragement, de la désespérance, de la résignation ou du
désespoir ?
Je peux comprendre que, dans les moments de grande souffrance, de peur
panique, de douleur lancinante, il vous paraisse impensable que votre
maladie, votre solitude, votre handicap ou votre âge puissent apporter un
nouvel élan à votre vie. C’est tout aussi difficile à croire que « des anges
servaient Jésus dans le désert » comme le rapporte saint Marc. Il faut
cependant bien savoir que ce ne sont pas les tentations qui ont été au point
de départ de la vie nouvelle de Jésus dans l’Esprit, mais bien son union
intime avec son Père des cieux qui lui a donné un nouvel élan.
Il en est de même avec la maladie, la solitude et le handicap. Ce n’est pas
la souffrance en soi qui peut nous donner un nouvel élan, de nouvelles
espérances, une nouvelle assurance, mais bien notre attitude face à la
maladie ou au handicap, et la rencontre avec les proches qui nous
accompagnent. Pourquoi dans ce cas n’aurions-nous pas aussi, dans la
maladie, dans la solitude ou le handicap, dans les difficultés de l’âge, des
« anges » auprès de nous qui nous servent ? Je pense ici aux médecins, aux
infirmières, aux collaborateurs et collaboratrices des hôpitaux et des
cabinets médicaux de nos villes et villages. Je pense aussi aux membres de
la direction et au personnel soignant des homes pour personnes âgées. Je
pense aux prêtres et à leurs collaboratrices et collaborateurs qui vous
rendent visite à la maison, à l’hôpital ou au home. Est-ce que ce ne sont
pas là des anges, des serviteurs à travers lesquels Jésus-Christ veut vous
rencontrer, veut nous rencontrer ?
Il peut arriver que des souffrances soient si fortes, des douleurs si
insupportables, une solitude si cruelle et un handicap si absurde que vous
ne voyez pas d’issue possible. Essayez, dans ces moments-là, d’écouter ce
que Jésus vous dit dans le silence de votre cœur. Une française qui a
survécu aux camps de concentration, relate que, dans les pires moments de sa
vie, elle a entendu Jésus lui souffler : « Non, tu n’es pas seule. J’ai
souffert, moi aussi. Je te comprends. Je souffre avec toi. » Et cette
personne d’avouer : « Sans Jésus, cela n’aurait aucun sens ; avec Jésus cela
sauve le monde. J’ai fini par accepter ma place qui est de demeurer près de
la Mère des Douleurs, au pied de la croix. »
C’est là un témoignage magnifique d’une femme qui a souffert. D’une femme
pour laquelle les souffrances ont été l’occasion d’un nouvel élan. Oui, une
femme que les souffrances ont conduite vers une grâce nouvelle. Pour cette
femme, l’expérience des camps a sans doute été un long chemin parsemé de
doute et de désespoir, mais, ce qui compte, c’est qu’il a fini par
renouveler son espérance.
Chers frères et sœurs malades, isolés et handicapés, si vous vous trouvez
sur ce chemin, ou si vous avez déjà atteint le bout du chemin en retrouvant
l’espoir et la confiance, remerciez Dieu. S’il vous paraît difficile
d’avancer sur ce chemin, je vous invite à continuer à avancer avec force et
courage.
Un prêtre français a exprimé la proximité du Christ dans les difficultés de
la vie dans une prière. C’est une belle prière à répéter chaque jour pour
retrouver l’espoir. Une parole que Dieu nous adresse.
« Mon enfant ! Je suis là !
Remets-toi entre mes mains.
Accepte de n’être pas assez grand,
de n’être pas assez fort.
Laisse-toi guider
comme un enfant, comme mon cher, mon tout petit.
Viens, donne-moi la main et ne crains rien.
S’il y a de la boue, je te porterai dans mes bras.
Il faut juste que tu sois petit.
Car le Père des cieux ne porte que les petits enfants. »
La promesse de Jésus demande de notre part une grande humilité et une
confiance inébranlable. En ce dimanche des malades 2009, je souhaite que
tous, que nous soyons bien portants ou malades, isolés ou socialement
actifs, jeunes ou vieux, handicapés ou en bonne santé, nous puissions être
assez humbles pour rencontrer le Christ. Il renouvellera notre espérance et
nous comblera de grâce.
Que Dieu vous bénisse !
Sion, le 1er mars 2009
+Norbert Brunner
Évêque de Sion