Bonjour,

Vous trouverez ci-dessous un communiqué de presse du Groupe de travail "Bioéthique" de la CES sur les Directives de l’ASSM « Prise en charge des patients en fin de vie ».

Pour toute information, merci de contacter :
Avec mes meilleures salutations.


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Conférence des évêques suisses (CES)
Marc Aellen
Secrétaire général adjoint et attaché de presse
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CH-1706 Fribourg
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Communiqué

 

 

Prise de position du Groupe de travail « Bioéthique » de la Conférence des évêques suisses (CES) à propos du projet de Directives de l’ASSM

« Prise en charge des patients en fin de vie »

 

 

Actuellement en consultation, les Directives de l’ASSM « Prise en charge des patients en fin de vie » encouragent d’un côté la prise en charge compétente et humaine des personnes en fin de vie, et invitent à le faire suffisamment tôt, dans tous les lieux où se trouve le patient. Elles admettent aussi la légitime suspension de certains traitements disproportionnés, puisque l’acharnement thérapeutique s’oppose à la dignité de la personne.

 

Mais d’un autre côté l’incitation aux soins palliatifs est contredite par ces mêmes Directives lorsqu’elles légitiment l’assistance médicale au suicide. Une telle position n’est pas admissible pour plusieurs raisons.

Premièrement, cette attitude est contradictoire, car en admettant que « l’assistance au suicide ne fait pas partie de l’activité médicale », l’ASSM avoue qu’elle ne s’adresse pas au médecin comme tel ; s’il en venait à favoriser le suicide d’une personne, le médecin contredirait en effet le sens de son engagement, à savoir être au service du bien des patients.

Deuxièmement, justifier l’assistance au suicide sous prétexte que le médecin s’abstient du « dernier geste conduisant à la mort » pour le laisser au patient est incompréhensible.

Troisièmement, on ne peut se réclamer de l’actuel code pénal pour en inférer des normes éthiques : c’est au contraire à la loi de se conformer aux exigences de l’éthique et non l’inverse.

Quatrièmement, en avalisant l’assistance au suicide, l’ASSM enclenche un engrenage conduisant à d’autres dérives graves, car la différence entre assistance au suicide et euthanasie est ténue. Prétendre que des conditions strictes éviteront ces nouvelles dérives ne convainc pas.

Le Groupe de travail « Bioéthique » de la CES demande à l’ASSM de revenir sur la question et de la revoir de manière approfondie, persuadé que c’est par le témoignage d’une généreuse assistance au mourant jusqu’au terme de sa vie, que chacun pourra percevoir les véritables richesses qui donnent sens à l’existence humaine.

 

Fribourg, le 12 mai 2004

 

 

Annexe : prise de position du Groupe « Bioéthique » de la CES