Communiqué
Prise de position du Groupe de
travail « Bioéthique » de la Conférence des évêques suisses (CES) à
propos du projet de Directives de l’ASSM
« Prise en charge des
patients en fin de vie »
Actuellement en consultation,
les Directives de l’ASSM « Prise en charge des patients en fin de
vie » encouragent d’un côté la prise en charge compétente et humaine des
personnes en fin de vie, et invitent à le faire suffisamment tôt, dans tous les
lieux où se trouve le patient. Elles admettent aussi la légitime suspension de
certains traitements disproportionnés, puisque l’acharnement thérapeutique
s’oppose à la dignité de la personne.
Mais d’un autre côté
l’incitation aux soins palliatifs est contredite par ces mêmes Directives
lorsqu’elles légitiment l’assistance médicale au suicide. Une telle position
n’est pas admissible pour plusieurs raisons.
Premièrement, cette attitude
est contradictoire, car en admettant que « l’assistance au suicide ne fait
pas partie de l’activité médicale », l’ASSM avoue qu’elle ne s’adresse pas
au médecin comme tel ; s’il en venait à favoriser le suicide d’une
personne, le médecin contredirait en effet le sens de son engagement, à savoir
être au service du bien des patients.
Deuxièmement, justifier
l’assistance au suicide sous prétexte que le médecin s’abstient du
« dernier geste conduisant à la mort » pour le laisser au patient est
incompréhensible.
Troisièmement, on ne peut se
réclamer de l’actuel code pénal pour en inférer des normes éthiques : c’est
au contraire à la loi de se conformer aux exigences de l’éthique et non
l’inverse.
Quatrièmement, en avalisant
l’assistance au suicide, l’ASSM enclenche un engrenage conduisant à d’autres
dérives graves, car la différence entre assistance au suicide et euthanasie est
ténue. Prétendre que des conditions strictes éviteront ces nouvelles dérives ne
convainc pas.
Le Groupe de travail
« Bioéthique » de la CES demande à l’ASSM de revenir sur la question
et de la revoir de manière approfondie, persuadé que c’est par le témoignage
d’une généreuse assistance au mourant jusqu’au terme de sa vie, que chacun
pourra percevoir les véritables richesses qui donnent sens à l’existence
humaine.
Fribourg, le
Annexe : prise de position du
Groupe « Bioéthique » de la CES