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Schweizer Bischofskonferenz (SBK) – Kommission für Bioethik
Conférence des évêques suisses (CES) – Commission de bioéthique
Conferenza dei vescovi svizzeri (CVS) – Commissione di bioetica
Rue des Alpes 6, 1700 Fribourg, I :
www.kommission-bioethik.bischoefe.ch<http://www.kommission-bioethik.bisc…
T :+41 26 510 15 41, E : bioethik@bischoefe.ch<mailto:bioethik@bischoefe.ch>
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Protestation contre un libre marché de la procréation proposé par la Commission Nationale
d’Ethique.
Faire venir à la vie des êtres humains pour ensuite les détruire ?
La commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses entend réagir fortement à
la prise de position récente de la Commission nationale d'éthique (CNE) concernant les
procréations médicalement assistées. Ce document suscite un malaise profond d’une part
par ses propositions de libéralisation tous azimuts, mais plus généralement par sa
conception de la vie en société et du rôle de l’État. Il nous est impossible de ne pas
répondre de manière très critique à un texte qui déconstruit totalement le vivre ensemble
pour ne proposer qu’une éthique libérale minimale et utilitariste.
Depuis de nombreuses années l'Église catholique met en garde contre la fascination
exercée par les techniques et les procédures de procréation assistée et contre le fait que
la fécondation in vitro (FIV) impliquant l’obtention d'embryons à l'extérieur du
corps humain entraîne inévitablement la destruction de nombre d'entre eux ainsi que
leur instrumentalisation. Ces craintes émises en 1987 déjà (instruction Donum vitae de la
Congrégation pour doctrine de la foi) n’ont cessé de se révéler fondées et le document
actuel de la CNE en apporte la preuve s'il en était nécessaire. La fécondation et la
production d'embryons in vitro amène quasi inévitablement au tri et à la sélection de
ces embryons par le diagnostic préimplantatoire (DPI) que la CNE nous presse
d'accepter.
Poussant sa logique à l’extrême, la CNE, pour illustrer le fait qu'il n'y a pas,
dans la société, de structure qui oblige et en tout cas pas la structure familiale «
traditionnelle », ouvre une porte à la pratique très contestée de la maternité de
substitution (gestation pour autrui). Celle-ci bafoue la dignité de l'embryon ainsi
envoyé se développer dans un ventre étranger. Elle bafoue également la dignité de la femme
qui va vendre non seulement son corps mais un élément spécifique de son identité féminine
qui est d'être le réceptacle du premier développement d'une vie humaine et des
liens inaliénables qui se tissent à cette occasion.
En résumé nous ne pouvons que rejeter la quasi-totalité des propositions de la CNE qui
participent d'une vision libérale individualiste du corps social ainsi que de
l'illusion de maîtriser des processus dont le sens profond ultimement nous échappe. Il
n’est pas acceptable de faire venir à la vie des êtres humains pour ensuite les détruire,
les congeler, ou les utiliser pour réaliser nos désirs les plus fous.
Disant cela nous sommes conscients qu'il y a dans la société des souffrances autour de
la possibilité ou de l’impossibilité de procréer. Nous avons tous la responsabilité de les
atténuer mais pas à n’importe quel prix. Une société où tout ce qui satisfait les désirs
individuels est permis ne devient pas forcément plus humaine mais court le risque majeur
d'une déstructuration et d'une perte du sens du bien commun.
Prof. Thierry Collaud
Président de la commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses
Les considérations de la commission se trouve ici:
http://www.eveques.ch/documents/communiques/refus-du-bricolage-procreatique….