[cid:image003.jpg@01D6CADF.911C3130]
Alpengasse 6, PF, 1701 Freiburg i.Ü., I :
http://www.bischoefe.ch<http://www.sbk-ces-cvs.ch>
T :+41 26 510 15 15, M :
info@conferencedeseveques.ch<mailto:info@conferencedeseveques.ch>
Ne pas répondre à cet e-mail, svp ! Bitte dieses E-Mail nicht beantworten! Pf, non
rispondere a questa e-mail !
Pour plus d'informations, für weitere Informationen, per ulteriori informazioni :
secretariat@conferencedeseveques.ch<mailto:secretariat@conferencedeseveques.ch>
________________________________
Communiqué de presse
Déclaration de la Conférence des évêques suisses sur le « Mariage civil pour tous »[1]
Position de principe
Il importe avant tout à la CES de souligner la nécessité de lutter de manière générale
contre les discriminations. La CES reconnaît, à l’instar de la Commission des affaires
juridiques du Conseil national, l’importance d’introduire l’égalité pour toute personne
dans le cadre du droit de cité et des rentes de survivants.
L’argumentation qui vise à introduire le « mariage pour tous » repose sur la nécessité
d’éradiquer toute discrimination. La CES souligne toutefois qu’il existe une distinction
entre discrimination et différenciation, cette dernière permettant parfois de mieux faire
valoir les intérêts des minorités. La CES considère comme préférable pour les couples de
même sexe d’adapter la législation actuelle en vue du Partenariat enregistré, plutôt que
d’introduire un « mariage pour tous » qui à son sens serait une uniformisation de projets
de vie les plus divers.
La CES insiste sur le fait qu’il est impossible d’aborder le débat du « mariage pour tous
» en éludant les conséquences que sont la filiation et l’accès à la procréation
médicalement assistée (PMA). Ces deux aspects posent des questions délicates et complexes
du point de vue éthique. Le fait de ne pas en évoquer les conséquences pour promouvoir
aujourd‘hui plus facilement l‘égalité, sans différencier entre couples hétérosexuels et
homosexuels, peut induire demain l’acceptation inconditionnelle d‘un principe déjà
accepté.
La CES relève que le mariage civil n’est pas seulement une reconnaissance publique de
sentiments réciproques. En effet, il a pour but l‘inscription de la filiation dans une
institution stable, notamment en vue de protéger la mère (matri-monium) et l’enfant. Le
mariage civil est en ce sens ordonné à la fondation de la famille. Or, pour ce faire, les
couples de même sexe doivent recourir à la PMA. La CES s’oppose de manière générale à son
utilisation (aussi pour les couples hétérosexuels), puisque la PMA impliquant un don de
gamètes s’oppose aux droits de l’enfant. La CES signale notamment la souffrance et la
difficulté qu’ont ces enfants de se construire, par l’impossibilité de connaître leur
origine biologique.
Consciente de ces graves enjeux éthiques, la CES ne peut pas accepter sous cette forme le
projet „mariage pour tous“. A partir des droits de l’enfant évoqués ci-dessus, elle
signale que le domaine de compétence de l’Eglise catholique à ce sujet se rapporte
principalement au mariage sacramentel. Elle y célèbre devant Dieu l’union de l‘homme et de
la femme en vue d‘une communion d’amour et de vie stable et ouverte à la procréation.
C’est pourquoi, pour ce qui est du domaine civil, la CES garde également la conviction que
l‘emploi du terme „mariage” ne devrait pas être élargi à toute union entre deux individus
indépendamment de leur sexe. Un tel emploi du terme réaliserait une égalité qui à son avis
ne peut pas subsister de la sorte.
Droits de l’enfant et PMA
La CES rappelle que personne ne possède un droit à l’enfant ; en revanche, il existe des
droits de l’enfant. En ce sens, le mariage civil ne donne aucun droit à l’enfant, mais il
est institué pour protéger les enfants nés de l’union conjugale. Dans l’intérêt supérieur
de l’enfant et pour son bien, la CES s’oppose de manière générale à l’accès à la PMA
(aussi) aux couples de même sexe, en vertu du droit de l’enfant de connaître son
ascendance génétique. Elle souligne le risque d’ouverture à la maternité de substitution,
interdite à juste titre en Suisse pour des raisons de protection de la mère et de
l’enfant.
Discrimination ou différenciation ?
Pourquoi la CES relève-t-elle une distinction entre discrimination et différenciation ?
Dans une société qui tend à l’uniformisation et à l’égalitarisme, la différenciation peut
être le moyen efficace de parvenir à l’égalité et faire reconnaître en même temps les
particularités et les droits de chacun et chacune. La CES relève le danger de vouloir
régler les problèmes de discrimination en ignorant les différences entre les personnes. La
considération de la diversité lui semble plus opportune pour vivre ces différences dans
l’égalité.
Proposition d’adaptation du droit
La CES estime bien plus que les difficultés illustrées ici devraient être palliées en
amendant la loi sur le Partenariat enregistré, entrée en vigueur en 2007. Il aurait été
plus juste à cette époque de proposer des adaptations du droit, afin d’éviter toute
discrimination injuste. Ce qui est « stigmatisant »[2] pour la CES, ce n’est pas le refus
du mariage pour tous, mais un Partenariat enregistré qui renseigne seulement et uniquement
sur l’orientation sexuelle. La CES soutient donc qu’il faut trouver des aménagements du
droit actuel, plutôt que proposer un « mariage pour tous » qui entraîne de nombreuses
difficultés administratives, juridiques et éthiques dans sa réalisation.
Conclusion
En conclusion, au travers de la compétence principale de l’Eglise catholique dans le
domaine du mariage sacramentel, force est de signaler que la CES ne saurait se prononcer
en faveur du projet « Mariage civil pour tous ». Elle estime que le débat n’est pas
envisagé comme il se doit, puisque les conséquences éthiques liées à la PMA et aux droits
de l’enfant sont de taille. La CES encourage la recherche d’une solution qui tienne compte
des demandes justifiées des personnes LGBT+ de se voir reconnue l’égalité vis-à-vis du
droit de cité et des prestations sociales. Une telle solution devrait impliquer une
différenciation bénéfique pour tout un chacun, permettant à la fois la considération des
diversités et le respect des droits de l’enfant.
Fribourg, le 4 décembre 2020
[1] Texte approuvé par la 329e assemblée ordinaire de la Conférence des évêques suisses
des 14-16 septembre 2020 à Delémont.
[2]<http://www.eveques.ch/content/view/full/14510#_ftnref1> Rapport de la Commission
des affaires juridiques du Conseil national du 30.8.2019 sur l’initiative parlementaire «
Mariage civil pour tous » (objet 13.468), art. 8.4 (
https://www.admin.ch/opc/fr/federal-gazette/2019/8127.pdf).
Lien vers communiqué de presse<http://www.eveques.ch/content/view/full/14510>
Contact:
Encarnación Berger-Lobato, responsable Secteur marketing et communication CES, tél. 079
552 04 40 ou berger.lobato@bischoefe.ch<mailto:berger.lobato@bischoefe.ch>
********
[cid:image006.jpg@01D6CADF.911C3130]
Une action œcuménique pour Noël 2020
www.lumierequandmeme.ch<http://www.lumierequandmeme.ch>
________________________________
[1] Texte approuvé par la 329e assemblée ordinaire de la Conférence des évêques suisses
des 14-16 septembre 2020 à Delémont.
[2] Rapport de la Commission des affaires juridiques du Conseil national du 30.8.2019 sur
l’initiative parlementaire « Mariage civil pour tous » (objet 13.468), art. 8.4
(
https://www.admin.ch/opc/fr/federal-gazette/2019/8127.pdf).