Schweizer Bischofskonferenz (SBK) - Informationsstelle
Conférence des évêques suisses (CES) – Service d’information
Conferenza dei vescovi svizzeri (CVS) – Servizio informazioni
Av. du Moléson 21, CP 122, CH - 1706 Fribourg, I :
http://www.kath.ch/sbk-ces-cvs
T : ++41/(0)26/322.47.94, F : ++41/(0)26/322.47.95, E : sbk-ces(a)gmx.ch
Logo CES
Ne pas répondre à cet e-mail, svp ! Bitte dieses E-Mail nicht
beantworten! Pf, non rispondere a questa e-mail !
Pour plus d'informations, für weitere Informationen, per ulteriori
informazioni : <mailto:sbk-ces@gmx.ch> sbk-ces(a)gmx.ch
_____
A l'occasion du Dimanche des malades, le 7 mars prochain, les évêques
suisses sont heureux de vous transmettre le message de leur confrère,
Mgr Norbert Brunner, évêque de Sion.
Meilleures salutations
-----
Marc Aellen
Secrétaire général adjoint et attaché de presse
Mobile: +41 (0)79 446 39 36 - eMail: <mailto:marc.aellen@cath.ch>
marc.aellen(a)cath.ch
_____
Avec la force de la foi votre souffrance
vous conduira à la "porte du ciel" *
C’est le soir. Le jeune homme et une femme plus âgée qui pourrait être
sa mère, arrivent au village d’Ephèse sur le littoral de la Mère
Méditerranée. Ils cherchent une maison, y entrent et rangent leurs
bagages. Fatigués par leur long voyage, ils mangent un petit quelque
chose et vont tout de suite se coucher. Tôt le lendemain, ils font
connaissance avec le voisin. Le jeune homme se présente: "Je m’appelle
Jean, et voici la mère de mon meilleur ami Jésus. Il a été exécuté et
m’a confié sa mère juste avant sa mort. Nous vivrons ici dorénavant; et
je veux bien m’occuper de Marie qui est aussi ma mère maintenant.
Peut-être pourrez-vous aussi m’aider."
Chers frères et sœurs âgés, malades, handicapés, il se pourrait que ce
récit soit véridique, relatant ce qui s’est passé après la mort et
l’ensevelissement de Jésus, après sa résurrection le troisième jour puis
son ascension au ciel. Jean avait accompli avec empressement le dernier
vœu de son Seigneur. Retourné au Père, Jésus ne voulait pas quitter ce
monde sans confier sa mère qu’il laissait seule, à la garde de son
disciple bien-aimé. Celui-ci savait que, sous la croix, s’était réalisée
la parole du vieillard Siméon à Marie: "Toi-même, un glaive te
transpercera l’âme." (Lc 2, 35b) Pour lui, ce n’était pas une charge,
mais un grand privilège d’accompagner la Mère de Dieu sur le dernier
bout de son chemin de foi.
Marie n’avait sûrement pas choisi elle-même la souffrance, la douleur,
le deuil. Mais elle avait dit oui lorsque l’ange lui avait apporté le
message dans sa demeure de Nazareth. Elle pouvait dire ce oui parce
qu’elle était l’Immaculée Conception. Là se trouve la clé de voûte de
l’histoire. C’est pourquoi le Saint Père écrit dans sa lettre aux
malades: "Si Jésus est la source de la vie qui triomphe de la mort,
Marie est la Mère attentive qui va au-devant des attentes de ses
enfants, leur obtenant la santé de l’âme et du corps." (Message 2004)
L’histoire de Marie et de Jean se répète aujourd’hui. Mais aujourd’hui,
c’est nous, c’est vous chers frères et sœurs, les personnages principaux
de cette histoire. Vous songez à la mort de votre mari avec qui vous
avez partagé une longue vie de joie et de souffrance, et vous vous
sentez très seule chez vous. Ou votre épouse est tombée malade et ne
peut plus s’occuper de vous comme elle l’a fait si longtemps. Ou vous
êtes parvenus à un grand âge et les infirmités vous empêchent de pouvoir
vous suffire à vous-mêmes : vous devez abandonner votre demeure
familière pour habiter dans un home. Ou, après un accident, vous revenez
avec un lourd handicap là où peu de temps auparavant vous étiez
pleinement et joyeusement actif.
Sous une forme ou sous une autre, votre cœur a aussi été transpercé par
le "glaive" de la souffrance, du deuil, du malheur, du renoncement. Vous
n’avez pas choisi la solitude, l’âge, l’infirmité, la maladie. Vous vous
révoltez parfois parce que vous n’arrivez pas à comprendre. Vous vous
résignez parce que vous ne voyez aucune amélioration ou même la maladie
progresse petit à petit. Vous êtes ainsi découragés au point de désirer
la mort : quel sens a encore une telle vie?
Je comprends très bien ces réactions. Sur le plan humain, je ne sais pas
non plus où vous pouvez trouver la force de dire oui comme Marie. En
effet, humainement nous sommes devant un grand mystère et les mots nous
manquent tout simplement. Mais peut-être pouvons-nous trouver les mots
justes dans ces moments de silence chez l’apôtre Paul: "En ce moment, je
trouve ma joie dans les souffrances que j’endure pour vous, et je
complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps
qui est l’Eglise." (Col 1, 24)
Je suis persuadé que, dans la profonde solitude, dans la maladie
incurable, dans le poids de l’âge, dans une lourde infirmité sans issue,
seule la foi en Jésus Christ peut encore être une aide. Ainsi, comme le
pape l’écrit, "la souffrance acceptée avec foi, devient la porte
d’entrés dans le mystère de la souffrance rédemptrice du Seigneur. Une
souffrance qui n’enlève plus ni la paix ni le bonheur, car elle est
éclairée par la lumière éclatante de la résurrection." (Journée des
malades 2004)
Vous pouvez trouver cette foi et cette confiance dans la prière,
spécialement dans la prière du rosaire en méditant les diverses étapes
de la vie de Jésus et de Marie. Vous y reconnaîtrez aussi les étapes de
votre propre vie. Vous découvrirez à combien de personnes vous avez été
confiés, comme Marie a été confiée à Jean et celui-ci à la Mère de Dieu
par le Christ en croix.
Ce sont ces personnes qui vous accompagnent, vous soignent, vous
visitent et s’occupent de vous. Elles sont là pour vous: vos parents à
la maison, les médecins, les infirmiers et infirmières dans les
hôpitaux, le personnel dans les homes. Elles accomplissent une grand
travail. Il n’est donc pas étonnant qu’elles soient souvent fatiguées
elles-mêmes et aient aussi besoin de soutien.
Avec vous, en cette journée des malades, je voudrais m’adresser à elles
pour les remercier chaleureusement de leurs secours, de leur engagement
désintéressé et de leur disponibilité. Avec vous qui êtes isolés,
pauvres, malades, infirmes, je voudrais aussi remercier tous ceux et
celles qui se consacrent à la recherche, à la mise au point de nouveaux
médicaments pour soulager la douleur et amélioration les soins.
Puissent-ils accomplir cette tâche au service de tous les malades et
dans la sauvegarde de la dignité humaine.
Et vous, chers frères et sœurs âgés, malades, infirmes et isolés, je
vous invite à montrer cette reconnaissance à toutes les personnes qui
sont à votre service, par une bonne parole, un sourire et aussi par
votre prière pour elles. Vous-mêmes et le personnel soignant serez
gratifiés d’espérance, de courage, de force et de confiance.
Et maintenant je voudrais vous conduire en esprit dans la maison
d’Ephèse où Jean et Marie réalisent le vœu de Jésus en croix : Mère,
voici ton fils – Jean, voici ta mère.
Sion, le 7 mars 2004
+ Norbert Brunner
Evêque de Sion
* Voir aussi le message du Saint Père pour la journée des malades 2004.
Ce message peut être obtenu à la Chancellerie épiscopale à Sion.